ByPass Gastrique

Le bypass gastrique, également appelé "pontage gastrique", est une intervention réalisée par un chirurgien viscéral dans un hôpital ou un centre chirurgical sous anesthésie générale. Le but de l'intervention est de réduire la taille de l'estomac en vue de limiter la consommation de nourriture. Cette intervention programmée nécessite un séjour à l'hôpital de 1 à 4 jours et est pratiquée chez les adultes et, plus rarement, chez les adolescents. Le bypass gastrique repose sur deux principes: la réduction de la taille de l’estomac ainsi que la diminution de l'absorption des aliments par l’organisme. En plus d'une préparation minutieuse, les patients doivent être disposés et capables de procéder à des ajustements permanents de leur mode de vie en matière de régime alimentaire et d'exercice physique après l'opération, afin de maintenir les résultats et d'éviter d'éventuelles complications de santé.

Le bypass gastrique, qu'est-ce que c'est ?

Le bypass gastrique, également appelé "pontage gastrique", est une intervention réalisée par un chirurgien viscéral dans un hôpital ou un centre chirurgical sous anesthésie générale. Le but de l'intervention est de réduire la taille de l'estomac en vue de limiter la consommation de nourriture.

Cette intervention programmée nécessite un séjour à l'hôpital de 1 à 4 jours et est pratiquée chez les adultes et, plus rarement, chez les adolescents.

Techniques chirurgicales

  • Dans la majorité des cas, le bypass gastrique est réalisé par coelioscopie: le chirurgien réalise de petites incisions pour introduire une caméra ainsi que ces instruments.
  • Plus rarement, l'opération est réalisée en chirurgie ouverte (ou laparotomie): le chirurgien accède à l'estomac et à l'intestin grêle par une grande incision dans l'abdomen.

Seul votre chirurgien de part son expertise et vos antécédents médicaux est à même de vous conseiller l'une ou l'autre de ces techniques. 

Comment s'y préparer?

Plusieurs examens vous seront prescrits conformément aux recommandations de la Haute Autorité de Santé:

  • Un bilan médical pour dépister d'éventuelles pathologies: hypertension artérielle, diabète, syndrome d'apnée du sommeil notamment
  • Une fibroscopie gastrique: cet examen a pour objectif de dépister une infection de l'estomac, très fréquente, par Helicobacter Pylori. La présence de cette bactérie contre-indique la chirurgie momentanément et nécessite son éradication par une association de traitement avant l'intervention. Un examen respiratoire permet ensuite de vérifier l'efficacité du traitement et vous donne le feu vert pour vous faire opérer. La fibroscopie gastrique est réalisée dans la majorité des cas au cours d'une courte anesthésie générale pour améliorer votre confort. 
  • Une évaluation psychologique: cet entretien vise à évaluer le comportement alimentaire et à dépister un éventuel trouble du comportement alimentaire qui pourrait nécessiter un suivi par un psychologue.
  • Une évaluation par un diététicien ou un nutritionniste: cet entretien permet de réaliser un bilan nutritionnel et vitaminique à la recherche d'éventuelle carence qu'il faudra corriger. Par ailleurs un programme d'éducation thérapeutique sur le plan diététique et de l'activité physique vous sera proposé. 

Bon à savoir: d'autres examens peuvent vous être prescrits si votre médecin juge cela nécessaire.

La réunion de concertation pluri-disciplinaire

La décision de vous opérer est prise lors d'une réunion de concertation pluri-disciplinaire réunissant plusieurs médecins:

  • Votre chirurgien
  • Un médecin spécialiste de l'obésité (nutritionniste, endocrinologue, interniste...)
  • Un diététicien
  • Un psychiatre ou une psychologue et un anesthésiste-réanimateur. 

La décision de cette réunion vous est communiquée et est inscrite dans votre dossier médical.

Prise en charge par la sécurité sociale

Cette intervention nécessite de réaliser une demande d'entente préalable qui sera rédigée par votre chirurgien. Vous devrez ensuite l'envoyer (de préférence en recommandé) à la sécurité sociale, qui a 15 jours pour vous répondre (soit pour vous demander un complément d'information, une convocation ou plus rarement refuser). L'absence de réponse signifie que la sécurité sociale est d'accord. 

À l'approche de l'intervention

Les règles de jeûne

  • Les jours précédents : suivre le régime proposé par votre nutritionniste et votre chirurgien.
  • La veille : un repas léger, pour assurer une vidange de l'intestin et permettre des sutures de bonnes qualités.
  • 6 heures avant l'intervention: Ne rien manger, ni fumer (ni bonbons, ni chewing-gums). Seule l'eau est autorisée en petite quantité jusqu'à deux heures avant la chirurgie.
  • 2 heures avant l'intervention: ne plus rien boire.

Médicaments

Avant l'opération, vous devrez arrêter de prendre certains médicaments qui favorisent les saignements et ralentissent la cicatrisation. Ces médicaments comprennent les anticoagulants. Assurez-vous que votre médecin anesthésiste est au courant de tous les médicaments que vous prenez (sur ordonnance, en vente libre ou à usage récréatif) ou les compléments alimentaires que vous utilisez.

Important: Le médecin anesthésiste prescrira, au vu de votre dossier médical, l'arrêt ou non de certains de vos traitements médicamenteux. Comme toute prescription, elle doit être scrupuleusement suivie. 

Modifications du mode de vie pré-opératoire

Bien que le tabagisme ne soit en aucun cas une contre-indication à la chirurgie, il peut avoir un effet négatif sur votre rétablissement. La fumée de tabac provoque un rétrécissement des vaisseaux sanguins, limitant la quantité de sang et d'oxygène qui atteint les tissus et favorise la formation de caillot. Cela peut ralentir la cicatrisation et augmenter le risque de complication (lâchage de suture, phlébite, embolie pulmonaire...).

L'arrêt du tabac le plus tôt possible est le mieux. Il se fait idéalement un an avant la chirurgie mais l'arrêt à tout moment avant la chirurgie est bénéfique. 

Si vous choisissez de continuer à fumer, il est impératif d'arrêter 6h avant l'intervention pour respecter les règles de jeûne. Le non respect de cette consigne peut entraîner le report de l'intervention.

Jour de l'intervention, à quoi s'attendre?

Une fois que vous aurez été admis(e) et préparé(e) pour l'opération, une perfusion vous sera posée par une infirmière au bloc opératoire. L'anesthésiste vous endormira ensuite par la perfusion.

Votre chirurgien procédera aux étapes suivantes:

  1. Plusieurs petites incisions seront pratiquées dans le ventre par lesquelles seront insérés une caméra et les instruments chirurgicaux (en cas d'intervention par coelioscopie).
  2. À l'aide de ces instruments, le chirurgien créera une poche de 30 ml dans la zone de l'estomac la plus proche de l'œsophage. La poche sera complètement détachée du reste de l'estomac, et le reste de l'estomac sera fermé par des agrafes chirurgicales.
  3. Une fois la poche formée, une incision sera pratiquée dans l'intestin grêle, le divisant en une section supérieure et inférieure.
  4. La partie supérieure de l'intestin grêle (duodénum) sera contournée, tandis que la partie inférieure (jéjunum) sera remontée et reliée à la poche nouvellement formée.
  5. L'extrémité du duodénum contourné sera ensuite reconnectée au jéjunum pour permettre aux aliments et aux enzymes digestives de se mélanger.
  6. Les incisions seront ensuite fermées à l'aide de sutures résorbables ou d'agrafes chirurgicales.
  7. L'anesthésie sera arrêtée, vous serez réveillé(e) et emmené(e) en salle de réveil.

Vous resterez en salle de réveil 1 à 2 heures le temps d'éliminer les produits d'anesthésie et que le médecin anesthésiste s'assure de l'absence de complications.

Les risques potentiels

Les risques spécifiques peuvent être distingués en deux groupes: précoces et tardifs.

Dans les jours suivant l'intervention:

  • Lâchage de sutures: rare (environ 0.2% des patients), ce risque est favorisé par le tabac et le diabète. Un traitement antibiotique et une nouvelle intervention chirurgicale sont nécessaires. 
  • Hémorragie, infection, formation de caillot (phlébite et embolie pulmonaire) et occlusion: ces risques représentent chacun environ 1% des patients. Un traitement anticoagulant vous sera prescrit pendant plusieurs jours après l'intervention pour limiter le risque de formation de caillot dans le sang. 

Dans les mois suivant l'intervention:

  • Dumping syndrome: c'est une hypoglycémie due à un pic d'insuline trop important par rapport au repas ingéré. Il est en lien avec la perte importante de poids et se traduit par une sensation de faiblesse et des sueurs juste après un repas. Des collations fréquentes ainsi qu'une alimentation pauvre en sucre et riche en protéine permettent de le prévenir. 
  • Carence(s) en vitamine(s): l'absorption des aliments n'étant plus la même, certaines vitamines ne sont plus correctement digérées. Vous devez être accompagné(e) pour réaliser des dosages ainsi que les supplémentations vitaminiques nécessaires. 
  • Hernie interne: c'est une complication survenant dans environ 3% des cas. C'est une occlusion de l'intestin grêle qui provoque une douleur abdominale intense. Elle nécessite une nouvelle intervention chirurgicale en urgence.
  • Ulcère: le plus souvent situé sur la poche d'estomac nouvellement créée. Le diagnostic se fait par fibroscopie gastrique et le traitement repose sur des médicaments anti-ulcéreux. 

Après l'intervention

Pendant votre convalescence à l'hôpital

Votre équipe soignante surveillera attentivement vos signes vitaux et vous aidera à contrôler les symptômes post-opératoires courants comme la douleur, les nausées et les vomissements.

Le matin du deuxième jour suivant l'opération, vous commencerez à boire des liquides clairs. L'objectif sera de boire fréquemment de petites quantités. Si vous tolérez les liquides clairs, vous pourrez passer à des aliments liquides mais sans sucres.

Vous ferez une certaine forme d'activité physique (généralement des exercices pour les jambes) avec l'aide de votre infirmière. Peu de temps après, vous commencerez à vous lever du lit et à marcher. Si vous éprouvez des difficultés à effectuer ces exercices (peut-être en raison d'une faiblesse post-opératoire ou de problèmes de mobilité liés à l'obésité), votre infirmière ou votre chirurgien pourra faire appel à un kinésithérapeute pour vous aider.

À votre sortie de l'hôpital

Votre chirurgien vous donnera des instructions spécifiques pour votre rétablissement à domicile. Il vous demandera probablement de:

  • Garder le(s) site(s) d'incision propre(s) et sec(s) ;
  • D'éviter les activités fatigantes pendant 3 à 6 semaines après l'opération ;
  • D'éviter de soulever des charges lourdes pendant trois mois après l'opération ;
  • D'augmenter progressivement vos activités quotidiennes (au bout de 6 semaines, vous devriez pouvoir marcher 3km ou plus par jour) ;
  • Maintenir un régime liquide complet qui peut être progressivement remplacé (selon les recommandations de votre diététicien) par des aliments en purée et des aliments mous. Après environ six semaines, en fonction de votre tolérance, vous serez en mesure de manger des aliments solides ;
  • Prendre quotidiennement des suppléments nutritionnels (vitamines notamment B12, C et D et oligoéléments notamment, calcium et fer).

Une visite de contrôle avec votre chirurgien est organisée en général 1 mois après l'intervention.

Quand consulter un médecin?

Pendant votre convalescence, il est important de consulter votre chirurgien si vous présentez l'un des symptômes suivant:

  • Fièvre ;
  • Signes d'infection de la plaie (par exemple, rougeur, gonflement, douleur accrue ou écoulement suspect) ;
  • Douleur thoracique ou difficulté à respirer ;
  • Nausées ou vomissements qui durent plus de 12 heures ;
  • Douleur, rougeur ou gonflement de la jambe ou du mollet ;
  • Uriner moins de quatre fois en 24 heures ;
  • Douleur qui n'est pas soulagée par les médicaments prescrits.

À long-terme

Après un bypass gastrique:

  • 80% des patients perdent plus de 70% de leur excès de poids sur deux ans.
  • Une reprise de poids après quelques années est fréquente. A 10 ans, la perte d'excès de poids reste entre 50 et 70% en moyenne

Maintenir cette perte de poids: les bonnes pratiques

  • Manger trois (ou six petits) repas riches en nutriments chaque jour - un exemple de petit-déjeuner peut consister en un œuf, une demi-tasse de flocons d'avoine, une demi-tasse de compote de pommes non sucrée et une cuillère à soupe d'avocat ;
  • Incorporer des protéines à chaque repas pour répondre aux besoins quotidiens, qui sont d'environ 60 grammes. La consommation d'un shake protéiné ou d'un aliment protéiné hypocalorique entre les repas est souvent nécessaire ;
  • Manger les protéines en premier, les féculents en dernier, et utiliser les graisses comme arôme ou pour garder les aliments humides ;
  • Manger lentement, bien mâcher les aliments et arrêter de manger quand vous êtes rassasié(e) ;
  • Éviter tous les aliments riches en sucre ou en graisses ;
  • Veiller à une bonne hydratation entre les repas (environ 2L d'eau/jour) ;
  • Faire de l'exercice régulièrement (30 minutes, 5 à 7 jours par semaine).

Il est également important d'assister à tous vos rendez-vous de suivi avec votre chirurgien et votre diététicien. Le but de ces différents rendez-vous est de:

  • Surveiller et gérer les complications liées à la chirurgie (par exemple, le dumping syndrome, les vomissements, la fatigue) ;
  • Surveiller l'amélioration des problèmes de santé en lien avec l'obésité (l'apnée du sommeil, le diabète...) ;
  • Suivre l'évolution de votre perte de poids ;
  • Identifier tout besoin émotionnel ou psychologique après l'opération.

3 à 4 visites sont organisées la première année, puis elles sont espacées progressivement. Il reste cependant nécessaire d'être suivi à vie après ce type d'intervention. 

Une chirurgie réparatrice peut être nécessaire pour retirer l'excès de peau. Celle-ci n'est envisageable qu'à partir de 12 à 18 mois post-opératoire et uniquement si la perte de poids est maintenue. 

Pour votre rétablissement à long terme, votre chirurgien peut vous recommander de rejoindre une association de patients spécialisée en chirurgie bariatrique. Vous pourrez ainsi bénéficier de ressources précieuses et d'un support émotionnel pour des questions telles que le maintien de votre engagement à modifier votre mode de vie, la gestion des préoccupations liées à l'image corporelle post-chirurgicale et le retour au travail ou à la vie amoureuse.

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