Apnée du sommeil

L'apnée du sommeil est une affection courante touchant des millions de personnes. Ce trouble respiratoire chronique, se traduisant par des arrêts répétés de la respiration pendant la nuit, peut être dû à une obstruction (ou un affaissement) partielle ou complète des voies aériennes supérieures, au niveau du pharynx (couramment appelée la gorge, en arrière de la base de la langue).

Apnée du sommeil: généralités

L'apnée du sommeil est un terme générique qui inclut tout trouble provoquant des pauses respiratoires pendant le sommeil. Il peut toucher une personne à tout âge, mais le nombre de patient atteint augmente avec l'âge. 

Elle se manifeste par la fermeture répétée des voies respiratoires au niveau de la gorge pendant 10 à 30 secondes ou parfois plus, avec un taux d'au moins cinq événements par heure de sommeil. Certains patients subissent des dizaines voire des centaines d'apnée en une nuit.

Ce phénomène est dû à la relaxation des muscles de la paroi de la gorge. Lors du sommeil, ces muscles deviennent lâches et l'air a plus de difficulté à traverser, provoquant des vibrations qui engendrent des ronflements. Si les muscles se relâchent complètement, le flux d'air est bloqué, provoquant une apnée. Le cerveau déclenche alors une alerte par le biais du système neurologique réflexe, qu'on appelle un micro-réveil.

On parle de micro-réveil car il ne dure que quelques secondes et le patient n'a pas conscience de se réveiller. Ce dernier entraînera une contraction des muscles de la paroi de la gorge, une ouverture des voies aériennes et ainsi, une restauration du flux d'air. La respiration reprend... jusqu'à la prochaine obstruction.

Les types d'apnée du sommeil

  • L'apnée obstructive du sommeil
  • L'apnée centrale du sommeil
  • L'apnée du sommeil complexe

L'apnée du sommeil n'est pas le seul problème qui peut entraîner des difficultés respiratoires pendant le sommeil. Il existe quelques autres problèmes qui ne provoquent pas d'arrêt complet de la respiration mais qui peuvent tout de même être problématiques, comme le ronflement, la catathrénie (gémissement du sommeil) ou le syndrome de haute résistance des voies aériennes supérieures.

Les causes

  • Le surpoids ou l'obésité (y compris un grand tour de cou)
  • Le vieillissement: l'apnée du sommeil est plus fréquente avec l'âge
  • Une anatomie anormale des voies aériennes supérieures: volumineuses amygdales (surtout chez l'enfant), rétrognathie, macroglossie (grosse langue)
  • Le tabagisme

Facteurs aggravants:

  • La consommation de médicaments, de drogues ou d'alcool
  • Le fait de dormir sur le dos

Qui peut être touché par l'apnée du sommeil?

Le nombre de personnes atteintes du syndrome d’apnées du sommeil augmente de façon quasi linéaire avec l’âge. Il touche:

  • 7,9% des personnes âgées de 20 à 44 ans;
  • 19,7% des 45-64 ans;
  • 30,5% des personnes de plus de 65 ans.

Néanmoins, ces chiffres sont probablement sous-estimés compte tenu du caractère asymptomatique du syndrome chez certaines personnes.

L'apnée du sommeil touche plus fréquemment les hommes et les femmes ménopausées. Favorisée par le surpoids, on la trouve souvent associée au syndrome métabolique ou au diabète. Plus de 60% des individus présentant un syndrome métabolique et environ 16% des diabétiques de type 2 font des apnées du sommeil.

Quels sont les symptômes?

La fatigue, principal symptôme.

La fragmentation du sommeil causée par les micro-réveils entraîne une fatigue chronique et une somnolence le jour, principaux symptômes du syndrome et premier motif de consultation. L'endormissement involontaire auquel les patients sont exposés dès que l'environnement ne les stimule plus est dangereux : il augmente le risque d'accident domestique ou d'accident de la circulation.

Cette fatigue est également souvent associée à des difficultés de concentration, d'attention ou de mémoire, d'irritabilité ou de baisse de la libido.

L'apnée du sommeil peut souvent être associée à un ronflement, un halètement et une reprise de la respiration bruyante, un sommeil agité et un besoin  d'uriner plusieurs fois par nuit.

Ces symptômes sont réversibles et disparaissent avec le traitement de l'apnée.

Quelles sont les potentielles complications?

Risque de décès et de maladie cardiaque plus important.

Il est établi que les apnées du sommeil augmentent le risque de troubles cardiovasculaires (notamment les troubles du rythme cardiaque) et favorisent le développement de l'hypertension artérielle, du diabète, du syndrome métabolique et de l'athérosclérose (dépôts de plaques d’athérome sur la paroi des artères).

Ces différentes complications exposent à un risque de décès prématuré et augmentent le risque d’accident cardiovasculaire notamment:

  • Les trouble du rythme pouvant conduire à un arrêt cardiaque
  • L'athérosclérose pouvant conduire à un infarctus du myocarde
  • L'hypertension artérielle et l'athérosclérose pouvant conduire à un accident vasculaire cérébal

Dans le cadre d'une intervention, les risques sont augmentés lorsque l'apnée du sommeil n'est pas diagnostiquée et traitée avant l'intervention, d'où l'importance du dépistage pré-opératoire.

Comment savoir si je fais de l'apnée du sommeil?

Plusieurs examens permettent le diagnostic:

  • La polygraphie ventilatoire nocturne consiste à enregistrer la respiration pendant au moins six heures, à l’aide d’un capteur nasal (qui mesure les variations de pression dans les voies aériennes supérieures), de ceintures abdominales et thoraciques (qui suivent les mouvements respiratoires), d’un capteur de son (pour analyser les ronflements) et d’un oxymètre placé au bout du doigt pour mesurer l'oxygénation du sang. Cet examen est réalisé à la maison la plupart du temps mais peut aussi être réalisé lors d'une courte hospitalisation. 
  • La polysomnographie est un examen beaucoup plus complet: c'est en fait une polygraphie ventilatoire à laquelle on ajoute plusieurs capteurs qui vont analyser votre activité cérébrale (électroencéphalogramme), musculaire (électro-myogramme) et oculaire (électro-oculogramme). Cet examen nécessite une hospitalisation et est réservé aux cas complexes. 

Quels sont les traitements existants?

De la perte de poids aux examens mécaniques

Après un diagnostic de syndrome d’apnées du sommeil et lorsque le trouble est associé à un surpoids, la première mesure consiste à perdre du poids. Une réduction de 10 à 15% de son poids initial réduit nettement la sévérité des apnées du sommeil. La perte de poids peut parfois, suffire à elle seule à régler le problème d'apnée du sommeil. 

Au-delà de cette mesure, la ventilation en pression positive continue est le traitement de référence du syndrome. Elle repose sur l’administration d’air en pression continue pendant la nuit, pour éviter la fermeture du pharynx. Cette technique est certes très efficace, mais elle nécessite le port d’un masque relié à une machine qui tourne en continu, pendant toute la nuit.

Autre solution: l’orthèse buccale. Il s’agit de gouttières amovibles, moulées sur les mâchoires du patient, qui se portent la nuit et permettent d’avancer la mâchoire de quelques millimètres pour maintenir les voies aériennes ouvertes. Cette approche est généralement réservée aux apnées modérées.

Enfin, dans de rares cas, une prise en charge chirurgicale peut être proposée à des patients présentant des anomalies anatomiques majeures (très grosses amygdales, rétrognatie…).

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