Anesthésie générale

L'anesthésie générale: qu'est-ce que c'est?

L'anesthésie générale est utilisée lorsque l'intervention ne peut être faite sous anesthésie locale (impossibilité technique, contre indication, risque supérieure à l'anesthésie générale...). L'impossibilité technique regroupe les interventions pour lesquelles il est impossible de faire une anesthésie locale: coelioscopie digestive ou gynécologique, chirurgie cardiaque ou thoracique...

Ce type d'anesthésie permet au patient de ne ressentir aucune douleur mais aussi d'être inconscient et donc de n'avoir aucun souvenir de l'intervention. 

Jour de l'intervention: à quoi s'attendre au bloc opératoire ?

L'anesthésie générale

Arrivé(e) au bloc opératoire, vous serez accueilli(e) par un(e) infirmier(e) de bloc opératoire et par votre médecin anesthésiste. Des questions de sécurité vous seront posées afin de diminuer le risque d'erreur. Plusieurs personnes vous demanderont alors vos noms, prénoms, date de naissance, vos antécédents, l'intervention, le côté, l'arrêt ou non des médicaments selon la prescription, le suivi des règles de jeûne... Ces questions sont souvent posées à plusieurs reprises par différentes personnes afin d'augmenter encore la sécurité de votre intervention. 

Une fois les questions de sécurité posées, une perfusion intra-veineuse vous sera posée sur la main ou l'avant-bras. Cette perfusion permet de vous administrer des médicament par voie veineuse. 

Des éléments de surveillance tels que les électrodes pour le coeur, le brassard à tension et le saturomètre seront placés sur vous afin de suivre en continu votre fréquence cardiaque, votre pression artérielle et votre saturation en oxygène. 

Un masque à oxygène vous sera donné ou sera placé sur votre visage. Cela n'est que de l'oxygène, rien n'endort dans ce que vous inhalerez. L'objectif est de vous faire faire de bonnes réserves avant de vous endormir. Pensez donc à vos dernières vacances ou à un lieu qui vous apaise tout en prenant des inspirations calmes et amples. 

Le médecin anesthésiste commencera par vous injecter des premiers produits qui pourront vous faire tourner la tête. Ensuite, il vous endormira complètement. Lors de l'injection, il est possible de ressentir une chaleur à l'endroit de la perfusion, qui diffuse progressivement à tout le corps. Si cette sensation est douloureuse, prévenez votre médecin anesthésiste. L'endormissement ne prend que quelques secondes. 

Une fois que l'anesthésie est pleinement efficace, votre anesthésiste placera un dispositif dans votre bouche afin de vous assister pour la respiration. 

Pendant l'anesthésie générale

Le maintien de l'anesthésie

L'anesthésie est maintenue la plupart du temps par des gaz anesthésiques. Ces gaz peuvent être arrêtés à tout moment afin de vous réveiller. 

Pendant votre anesthésie, des médicaments vous serons injectés. Notamment:

• Un antibiotique: qui permet de prévenir les infections ;
• Des antalgiques: qui permettent de vous réveiller avec le moins de douleur possible ;
• Des anti-émétiques: l'anesthésie par gaz inhalés est pourvoyeuse de nausée. Des médicaments vous seront administré(s) pour prévenir ce risque.

Pendant toute la durée de l'intervention vous serez surveillé(e) par un médecin anesthésiste ou un(e) infirmier(e) anesthésiste. 

Intubation et ventilation

Lors d'une anesthésie générale, le relâchement de vos muscles est tel qu'il ne vous permettent plus de respirer correctement. Un dispositif (sonde d'intubation) doit donc être placé dans votre bouche afin de vous aider à respirer. Ce dispositif sera relié à un respirateur qui sera réglé par l'anesthésiste puis surveillé par un(e) infirmièr(e) anesthésiste. 

Comment s'y préparer ? 

Consultation pré-anesthésique

Avant l'intervention chirurgicale, vous devrez obligatoirement consulter un anesthésiste. L'anesthésiste se penchera sur votre dossier médical et vous posera des questions sur vos antécédents médicaux, chirurgicaux, vos allergies... L'anesthésiste vous prescrira les bilans qu'il estime nécessaire selon l'intervention prévue et votre état de santé: prise de sang, consultation avec un spécialiste ou imagerie.

À l'issue de cette consultation, les résultats sont consignés dans un document écrit et vous serez informé(e) sur la technique anesthésique, les risques éventuels et les consignes à respecter en vue de celle-ci. 

La préparation

Une fois arrivé(e) à l'hôpital et les formalités administratives réalisées, vous serez conduit(e) dans une chambre afin de vous préparer. Plusieurs éléments sont essentiels à une bonne préparation:

• Prendre une douche au savon ou parfois encore à la bétadine la veille et le matin de l'intervention.
• Arrêter les médicaments selon la prescription de votre médecin: votre anesthésiste ou parfois votre chirurgien peuvent vous indiquer d'arrêter certains de vos traitements pour votre sécurité. Tout oubli doit être signalé avant l'anesthésie.
• S'habiller avec la tenue de bloc donnée par l'établissement: ce sont des vêtements (et parfois des sous-vêtements) amples et propres qui garantissent un niveau d'hygiène maximal. 
• Respecter les règles de jeûne: en général, on requiert d'arrêter de manger 6h avant l'intervention. Dans les 6h avant l'intervention, il est uniquement possible de boire de l'eau, du jus de fruit (sans pulpe ni résidu), du thé ou du café (sans lait) jusqu'à 2h avant l'intervention. Juste avant l'intervention, il est possible de mâcher du chewing-gum. 
• Arrêter le tabac: le sevrage est fortement recommandé avant une intervention car le tabac augmente le risque de complications pendant et après l'intervention (retrouvez notre article sur le tabac et la chirurgie ici). Si vous faites le choix de continuer à fumer, il vous faudra arrêter au minimum 2h avant l'intervention. 

Les risques et effets secondaires potentiels

Les risques liés à l'anesthésie varient considérablement d'une procédure à l'autre, et d'une personne à l'autre. Chacun a son propre niveau de risque, car il n'y a pas deux personnes exactement identiques. Par exemple, un patient de 90 ans souffrant de maladies chroniques aura un niveau de risque complètement différent de celui d'un enfant de 12 ans en bonne santé, même s'ils subissent la même intervention. La consultation pré-anesthésique permet d'évaluer ce risque. 

Les risques

• ‍ La mémorisation: il s'agit d'un état qui se produit lorsque le patient n'est pas complètement inconscient pendant l'anesthésie générale. Ce risque survient chez moins de 2 patients sur 1000 mais il existe. Les patients le rapportant n'évoquent heureusement aucune douleur pendant l'intervention mais plutôt un inconfort lié au fait d'entendre tout ce qu'il se passait pendant l'intervention. 
• ‍Inhalation: il est possible que vous vomissiez pendant votre anesthésie et que des aliments passent dans vos poumons. C'est pourquoi on vous demande de respecter des règles de jeûne avant l'opération qui diminuent drastiquement ce risque. 
• ‍Allergie: survient de manière imprévisible. Elle peut être bénigne ou grave nécessitant des soins de réanimation. Votre anesthésiste est formé à la réanimation afin d'intervenir dans ces situations.
  

Les potentiels effets secondaires

• ‍Nausées et les vomissements: c'est le problème le plus courant auquel les patients sont confrontés après une anesthésie générale. Si vous avez des antécédents de nausées causées par l'anesthésie, parlez-en à votre anesthésiste.
• ‍Frissons : ces symptômes durent généralement peu de temps après l'opération et disparaissent dès que vous êtes réveillé(e) et que vous bougez.
• ‍Douleurs musculaires: causées par les médicaments ou par le fait de rester allongé(e) pendant l'intervention, ces douleurs sont généralement temporaires et disparaissent quelques heures ou quelques jours après l'opération.

Après l'intervention

Le réveil

1. Lorsque l'intervention est terminée. Les gazs anesthésiques sont coupés. Quelques minutes sont nécessaires pour les évacuer. 
2. Lorsque vous êtes à nouveau capable de respirer par vous même et que vous présentez certains signes de réveil, le dispositif sera retiré de votre bouche et vous serez transféré(e) en salle de réveil où vous serez surveillé(e) une à deux heures.
3. En salle de réveil, un(e) infirmier(e) surveillera votre bonne récupération. Il pourra vous administrer d'autres médicaments si vous êtes malgré tout douloureux ou nauséeux. 
4. Une fois bien réveillé(e) et en l'absence de complication, vous pourrez regagner votre chambre. 

Manger et boire après l'anesthésie

À votre retour en chambre, vous pourrez sucer des glaçons ou boire des gorgées d'eau. Si cela se passe bien et que vous ne présentez pas de nausée, vous pourrez manger normalement. Ce processus est plus long pour les interventions sur le tube digestif par exemple. 

Dans la plupart des cas, vous serez capable de manger des aliments normaux dans la journée qui suit l'anesthésie générale.

Les recommandations après une anesthésie générale

L'anesthésie peut prendre une journée entière, voire plus, avant de se dissiper complètement et, en attendant, la plupart des patients se sentent somnolents, nauséeux ou même confus.

Pendant les 24 premières heures suivant l'opération :

• Attendez-vous à passer la plupart du temps à vous reposer tranquillement, à faire une sieste ou à pratiquer des activités relaxantes.
• Restez à la maison.
• Évitez les activités difficiles.
• N'utilisez pas de machines lourdes - y compris la conduite d'une voiture (quelqu'un doit venir vous chercher si vous sortez le jour même)
• Ne signez pas de documents juridiques.
• Évitez l'alcool ou les médicaments sédatifs non prescrits par votre médecin.
• Si vous avez de jeunes enfants, trouvez de l'aide pour les garder.