Résection transurétrale de la prostate

La glande prostatique ne se trouve que chez les hommes. Elle se situe sous la vessie et entoure l'urètre. L'urètre est le tuyau qui transporte l'urine hors du corps. La prostate contribue à la production de sperme.

La résection transurétrale de la prostate, qu'est-ce que c'est?

La résection transurétrale de la prostate (RTUP) est une intervention chirurgicale visant à retirer des parties de la prostate par le pénis. Il est important de préciser qu'aucune incision n'est nécessaire pour cette intervention, le chirurgien passe par les voies naturelles.

Le chirurgien atteint la prostate en introduisant un instrument dans l'urètre: l'endoscope. L'endoscope est un tube rigide qui comporte plusieurs éléments: une caméra, un résecteur (boucle de fil électrique microscopique qui permet de racler la prostate) et un canal d'irrigation qui permet d'injecter des liquides. Le chirurgien se guide à l'aide de la caméra et "gratte" progressivement la partie de la prostate qui bloque l'urètre à l'aide de la boucle métallique. Les morceaux de tissus retirés sont envoyés dans la vessie par le liquide d'irrigation puis évacués par les voies naturelles. 

Pourquoi ai-je besoin d'une résection transurétrale de la prostate?

Souvent pratiquée pour soulager les symptômes causés par une augmentation de volume de la prostate, généralement due à une hyperplasie bénigne de la prostate (HBP) qui n'est pas un cancer mais un phénomène courant du vieillissement. Lorsque la prostate est élargie, elle peut appuyer sur l'urètre et gêner ou bloquer l'évacuation de l'urine.

Jour de l'intervention: à quoi s'attendre?

La RTUP nécessite un séjour à l'hôpital de 1 à 3 jours. Les procédures peuvent varier en fonction de votre état de santé et des pratiques de votre établissement de soins. En général, une RTUP suit le processus suivant :

  1. On vous demandera d'enlever tout bijou ou autre objet qui pourrait vous gêner pendant l'opération ;
  2. On vous demandera d'enlever vos vêtements et on vous donnera une blouse à porter ;
  3. On vous demandera de vider votre vessie en urinant ;
  4. Une perfusion sera posée dans votre bras ou votre main ;
  5. Vous serez amené au bloc opératoire ;
  6. On placera des éléments de surveillance sur vous: patch pour le rythme cardiaque, saturomètre au doigt et brassard à tension ;
  7. Le médecin anesthésiste réalisera la rachianesthésie: assis sur la table d'opération, vous courberez le dos et le médecin anesthésiste, après avoir soigneusement nettoyé votre peau, injectera un produit anesthésique ;
  8. Vous serez ensuite allongé sur la table opératoire et vos jambes seront relevées. Vous ressentirez des fourmillements et une sensation de chaleur signant l'efficacité de la solution anesthésique. Rapidement vous ne sentirez plus rien de votre nombril à vos pieds ;
  9. Un drap sera placé entre vous et le chirurgien ;
  10. Le chirurgien vérifiera que l'anesthésie est de bonne qualité. Il insérera ensuite l'endoscope et commencera la résection ;
  11. Ensuite, il utilisera le résecteur pour couper les morceaux de tissu prostatique qui sont bombés ou qui bloquent l'urètre. Les morceaux seront envoyés dans la vessie, puis évacués par l'urètre à la fin de l'intervention ;
  12. L'endoscope sera ensuite retiré ;
  13. Le chirurgien insérera un tube souple et flexible appelé sonde urinaire dans votre vessie pour drainer et nettoyer la vessie.

Comment s'y préparer?

En fonction de votre état de santé, votre anesthésiste peut demander d'autres préparations spécifiques. Voici quelques éléments auxquels vous pouvez vous attendre avant l'intervention:

  • S'il l'estime nécessaire, votre chirurgien vous proposera la procédure. Il vous expliquera en détails en quoi elle consiste et vous pourrez lui poser toutes les questions
  • Il vous demandera de signer un formulaire de consentement qui autorise l'intervention. Lisez attentivement le formulaire et posez des questions si quelque chose n'est pas clair.
  • Vous aurez rendez vous au moins 2 jours avant l'intervention avec un médecin anesthésiste. Il examinera vos antécédents médicaux et procédera à un examen physique pour s'assurer que vous êtes en bonne santé avant l'intervention. Vous devrez aussi faire des analyses de sang et d'urine dans les jours précédents l'intervention.
  • Il vous expliquera la technique anesthésique la plus adaptée à votre situation. Dans la grande majorité des cas, une rachianesthésie est proposée.
  • Il vous demandera de respecter les règles de jeûne avant l'intervention: ne rien manger 6h avant l'intervention, boire uniquement de l'eau jusqu'à 2h avant l'intervention (les règles sont les mêmes que pour une anesthésie générale et sont expliquées en détails ici).
  • Prévenez votre anesthésiste si vous avez des allergies à un médicament, au latex, au produit de contraste iodé, au ruban adhésif ou à un anesthésique.
  • Assurez-vous que votre médecin dispose d'une liste de tous les médicaments, vitamines et suppléments que vous prenez. Cela inclut les médicaments prescrits et les médicaments en vente libre. Certains médicaments doivent être arrêtés avant l'intervention.
  • Informez votre anesthésiste si vous avez des antécédents de troubles de la coagulation ou si vous prenez des anticoagulants, de l'aspirine ou tout autre médicament qui affecte la coagulation sanguine. Vous devrez très probablement les arrêter avant l'intervention mais les modalités d'arrêt dépendent de votre état de santé et du type de médicament. 
  • Si vous fumez, arrêtez dès que possible afin d'améliorer votre rétablissement et votre santé générale. Si vous choisissez de continuer à fumer, il est impératif d'arrêter 2h avant l'intervention. 
  • Il est possible que l'on vous donne un médicament pour vous détendre avant l'intervention.

Les risques potentiels

Comme pour toute intervention chirurgicale, certaines complications peuvent survenir lors d'une RTUP. Voici quelques-unes des complications possibles :

  • Lésion de la vessie ;
  • Saignements ;
  • Présence de sang dans l'urine après l'opération ;
  • Anomalie des électrolytes pouvant nécessiter une hospitalisation en soins intensifs et dans de très rares cas provoquer des convulsions ;
  • Infection.

Après l'intervention

À l'hôpital

  • Après l'intervention, vous serez emmené dans une salle de réveil et surveillé de près. Une fois que votre tension artérielle, votre pouls et votre respiration seront stables et que vous serez alerte, vous serez conduit dans votre chambre d'hôpital. Des médicaments contre la douleur vous seront administrés au besoin, par le biais de votre perfusion ;
  • Une fois que vous serez réveillé, vous pourrez commencer à boire des liquides. Vous pourrez manger des aliments solides dès que vous serez en mesure de les supporter ;
  • La sonde urinaire restera en place pendant 1 à 3 jours pour faciliter l'évacuation de l'urine pendant que votre prostate guérit. Vous aurez probablement du sang dans vos urines après l'opération. Une poche de liquide peut être attachée à la sonde urinaire pour laver la vessie et évacuer le sang et les caillots potentiels. Le saignement diminuera lentement, puis la sonde sera retirée.

Des dispositions seront prises pour une visite de suivi avec votre chirurgien, qui peut également vous donner d'autres instructions après l'intervention, en fonction de votre situation.

À la maison

  • Une fois à la maison, il est important de boire beaucoup de liquide. Cela permet d'évacuer le sang ou les caillots restants dans votre vessie ;
  • On vous demandera de ne pas soulever de charges lourdes pendant plusieurs semaines après la RTUP. Cette mesure vise à prévenir les saignements ;
  • Il se peut que vous ressentiez quelques douleurs pendant les jours suivant la RTUP. Vous pouvez prendre des analgésiques pour soulager la douleur, tel que recommandé par votre médecin ;
  • Vous ne devez pas conduire jusqu'à ce que votre chirurgien vous dise de le faire. D'autres restrictions d'activité peuvent également s'appliquer.
Signalez à votre chirurgien tout ce qui suit:
  • Fièvre et/ou frissons ;
  • Difficulté à uriner ;
  • Difficulté à contrôler votre vessie ;
  • Changement du débit, de la couleur ou de l'odeur de l'urine ;
  • Augmentation de la quantité de sang ou de caillots dans l'urine.

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